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Le maillon le plus faible d'une chaîne est aussi le plus fort. C'est lui qui brise le lien.
Stanislaw Jerzy Lec
Les idéalistes souhaitent ardemment la matérialisation des esprits.
Une pensée profonde exige de la hauteur.
S'éteint de lui-même ce qui n'a en lui aucune étincelle.
Certains mots sont si grands et si vides qu'on peut y garder captives des nations entières.
Ne se suffisent à eux-mêmes intellectuellement que les génies et les crétins.
Le miroir devrait lui aussi se regarder dans les visages pour voir s'il n'a pas de défauts.
A chaque sommet on est toujours au bord d'un précipice.
Est-ce le progrès si un cannibale se sert d'une fourchette ?
Il n'est permis de prolonger la vie humaine que quand on abrège ses tourments.
Quelles choses peuvent donc bien pousser sur le terrain de la dure réalité ?
Nous payons de notre vie ou de notre mort : un prêté pour un rendu.
Les hommes naissent sur commande sociale passée auprès des particuliers.
Seuls les morts peuvent ressusciter. Pour les vivants, c'est plus difficile.
Certains détestent l'art. C'est déjà un pas en avant vers sa reconnaissance.
La foi aveugle regarde de travers.
L'homme aime rire. Des autres.
Faites confiance à l'intelligence des hommes, il y a beaucoup de choses qu'ils n'arrivent pas à comprendre.
Le mensonge ne diffère en rien de la vérité, sauf que ce n'est pas la vérité.
Les inscriptions sur les tombes ressemblent parfois à des avis de recherche.
Qu'est-ce qui nous retient à ce globe en dehors de la pesanteur ?
Tout ce qui boite marche quand même.
Dialoguer avec le monde ? Oui, mais sans table d'écoute !
Il est un système dont nous ne parviendrons pas à sortir avant longtemps : le solaire.
Certains attendent l'avènement de l'obscurantisme pour qu'on y remarque leur faible éclat.
La piètre mémoire des nations immortalise les légendes.
Quand les fables politiques parlent d'animaux, c'est que probablement les temps sont inhumains.
Les poètes chez qui plus rien ne coule ne sont que des crayons.
Hygiène des esprits ? Alors que les âmes sont déjà si stérilisées ?
Il avait une si haute opinion de sa personne qu'il lui semblait parfois n'être qu'un nain à ses propres yeux.
Les ouvrages ont parfois le choix : devenir ou une oeuvre d'auteur ou une oeuvre d'art.
Quand le caméléon est au pouvoir, tout ce qui l'entoure change de couleur.
Suis ton propre chemin, même dans le paradis des autres.
Les uns aimeraient bien comprendre ce à quoi ils croient, les autres croire à ce qu'ils comprennent.
La pensée est immortelle, à condition qu'on la fasse perpétuellement renaître.
Pour être soi-même, il faut être quelqu'un.
On peut changer de foi sans changer de Dieu. Et inversement.
Les fleurs de l'amour ne se fanent pas ; celles qu'on dépose sur sa tombe sont toujours fraîches.
Celui qui, après sa mort, ne remarque aucune différence ne mérite pas d'être venu au monde.
Même pour applaudir à quelque chose, il faut avoir le sens de la mesure.
Pendant qu'on le torturait, il n'arrêtait pas de se pincer. "Pourquoi ?" demanda le bourreau. "Je vérifie si je ne suis pas en train de faire un cauchemar."
Les pensées, comme les puces, sautent d'un être humain à l'autre. Mais elles ne les piquent pas tous.
Les tabous, en dépit de leur inviolabilité, se reproduisent de façon effrayante.
Certains fruits de l'art demandent à être consommés non épluchés, avec leur légende.
La vie oblige l'homme à faire de nombreuses actions bénévoles.
Dramaturge : ventriloque de l'âme.
Peut-être qu'un jour nous exploiterons de manière industrielle les âmes humaines ?
On revient toujours à ses premières amours, mais sans cesse dans un but différent.
Le temps : matière première la plus importante.
On peut adopter les positions de l'ennemi en restant sur les siennes.