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La crise d'une pensée politique aveugle qui, soumise à un crétinisme économiste qui dégrade tous les problèmes politiques en questions de marchés, est incapable de formuler aucun grand dessein.
Stéphane Hessel
Le sens de l'histoire c'est le cheminement irresistible de catastrophe en catastrophe.
Hélas, l'histoire donne peu d'exemples de peuples qui tirent les leçons de leur propre histoire.
Aux totalitarismes de XXe siècle ont succédé la tyrannie d'un capitalisme financier qui ne connait plus de bornes, soumet Etats et peuples à ses spéculations, et le retour de phénomènes de fermeture xénophobe, raciale, ethnique et territoriale.
Mais si, aujourd'hui comme alors, une minorité active se dresse, cela suffira, nous aurons le levain pour que la pâte lève.
93 ans. La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance !
Le message de Gandhi, de Mandela, de Martin Luther King (...) C'est un message d'espoir dans la capacité des sociétés modernes à dépasser les conflits par une compréhension mutuelle et une patience vigilante.
L'humanité entière est confrontée à un ensemble entremêlé de crises qui, à elles toutes, constituent la crise d'une humanité qui n'arrive pas à accéder à l'Humanité.
Sain, salutaire, sensible, peu de mots qui en disent long...
Il ne faudrait pas ex-aspérer, il faudrait espérer. L'exaspération est un déni de l'espoir. Elle est compréhensible, je dirais presque qu'elle est naturelle, mais pour autant elle n'est pas acceptable. Parce qu'elle ne permet pas d'obtenir les résultats que peut éventuellement produire l'espérance.
Le motif de base de la Résistance était l'indignation.
Le capitalisme financier n'est pas le capitalisme productif ; il parasite celui-ci en détournant les capitaux du secteur productif au profit de la spéculation. Mais le capitalisme productif est actuellement perverti par la productivité et la compétitivité.
Créer, c'est résister. Résister, c'est créer.
C'est tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance qui est aujourd'hui remis en cause.
Il ne faut pas ex-aspérer, il faudrait es-pérer. L'exaspération est un déni de l'espoir.
Je suis convaincu que l'avenir appartient à la non-violence, à la conciliation des cultures différentes. C'est par cette voie que l'humanité devra franchir sa prochaine étape.
Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous, d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux. Quand quelque chose vous indigne, comme j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. On rejoint le courant de l'histoire et le grand courant de l'histoire doit se poursuivre grâce à chacun.
Prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
Il ne s'agit pas d'être bon ou de faire le bien, mais de mener une vie qui ait de la signification et qui porte une responsabilité, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Cela conduit à choisir la difficulté plutôt que l'épicurisme.
Henry Ford - pionnier de l'industrie automobile américaine - avait établi une échelle des salaires acceptable, allant de 1 à 20. Aujourd'hui, elle va de 1 à 500 et l'écart ne cesse de s'accroître.