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Atoll attend sirène pour lui passer la bague au doigt.
Sylvain Tesson
Averse : le niagara des coccinelles.
Le soleil caresse mais ne va pas plus loin.
Si Napoléon a été le fossoyeur de la liberté de la Révolution, il a fait de l'Empire le plus beau moment de l'idée d'égalité de l'histoire de France.
La vie consiste à tenir le coup entre la mort des êtres chers.
J'aime les trains : ils suivent un chemin de fer.
Le brouillard finit toujours par rendre le paysage qu'il a volé.
Il suffisait de demander à l'immobilité ce que le voyage ne m'apportait plus : la paix.
La lucidité creuse le trou de la serrure par lequel nous ne devrions jamais regarder pour ne pas perdre foi en nous-mêmes.
Dans la boîte en bois, les cigares alignés attendent la montée au feu.
Une source n'a cure de savoir où finira son cours.
Venise digère la foule par l'intestin de ses ruelles et la recrache sur les places.
Il faut boire avec modération, fumer en se cachant, penser sans écarts, parler sans déraper. Pourquoi a-t-on encore le droit de manger épicé ?
Les lucioles jouent les mîtes. Elles trouent la toile de la nuit pour que le jour passe à travers.
Le pigeon, habillé en laquais et vivant en mendiant.
Si l'homme était un loup pour l'homme, il laisserait le loup tranquille.
Qui m'aime me suive, disait le vent.
Malgré le froid, lorsque la pluie frappe au carreau, personne ne va ouvrir.
Un vieil arbre voûté par le poids des secrets que les oiseaux lui ont confiés.
Vers quelles cibles sont pointées les flèches des cathédrales ?
Falaise : la mer au pied du mur.
La pluie : retour à la terre de ce que le ciel a pris à la mer.
Le cochon préférerait que tout en lui ne fût pas bon.
Une jeune enfant très pure endormie à l'ombre d'un pêcher.
Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus chers que l'or. Sur une terre surpeuplée, surchauffée, bruyante.
Embarcadère : la promesse de l'eau.
Le froid est un être subtil ; il mord, coupe, pénètre ou pique. Le chaud est une brute qui se contente d'assommer.
A force de se creuser la tête, on finit par y enterrer toute pensée.
L'homme est pathétiquement touchant. Il porte toujours sur les autres la lucidité qu'il ne possède pas à l'égard de lui-même.
Les drapeaux acceptent les services des vents les plus exotiques.
Beaucoup de gens vous reprochent, quand vous placez dans vos livres des mots rares, de vous montrer pédant ou élitiste.
Au chaud dans mon appartement, soumis à mes ambitions électroménagères et occupé à recharger mes écrans j'avais renoncé à la fureur de vivre.
Nuage : brioche que le soleil ne parvient pas à faire cuire.
Un ours insomniaque très malheureux six mois de l'année.
L'homme est un enfant capricieux qui croit que la Terre est sa chambre, les bêtes ses jouets, les arbres ses hochets.
Les gens sont si empressés de briser nos silences... J'aime Degas, lançant c'est donc cela le téléphone ? On vous sonne et vous accourez comme un domestique.
Les épingles à cheveux ébouriffent les chauffeurs pressés.
Le Tyrol est un pot de géraniums accroché au balcon de l'Autriche.
Piqûre de méduse : la mollesse dangereuse.
Un homme heureux est quelqu'un qui ne perd rien pour attendre.
Ce n'est pas en les coupant qu'on rendra meilleures les mauvaises herbes.
Une pierre qui tombe dans l'eau ne rate jamais le centre de la cible.
Après avoir observé le monde extérieur, le hérisson a tiré les justes conclusions.
Je suis persuadé que la conversation permanente avec les livres a une efficacité au moins aussi intense que les médicaments.
Habiter joyeusement des clairières sauvages vaut mieux que dépérir en ville.
Quand la mer est de nuages, les montagnes sont des îles.
Les lampadaires sont les béquilles du soir qui tombe.
Sous la pluie, le tilleul sent la tisane.
Un fruit de la Passion rêvait de rencontrer un buisson ardent.
L'érosion punit la montagne d'avoir voulu s'élever vers le ciel.