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Et sur chaque jambe - Un bas céleste et vermeil - Flambe.
Théodore de Banville
Pétrir de belles créatures, - Et sur d'éblouissants amas - De damas - Eparpiller des chevelures.
"Cherchez les effets et les causes", - Nous disent les rêveurs moroses. - Des mots ! des mots ! cueillons les roses !
Monsieur, mime Pierrot, vous êtes trop bon, et vous êtes même joli, pour un birbe accablé de caducité.
Pour qu'une strophe existe, il faut qu'elle soit faite, c'est-à-dire qu'on ne puisse pas en séparer les parties sans la briser, sans la détruire complètement.
Les gens n'aiment pas plus à tenir leur bonheur des mains d'un autre que les anguilles à être écorchées vives !
Les jours se sont enfuis, d'un vol mystérieux, - Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille - Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.
Enfin, se son vil échafaud, - Le clown sauta si haut, si haut, - Qu'il creva le plafond de toiles - Au son du cor et du tambour, - Et, le coeur dévoré d'amour, - Alla rouler dans les étoiles.
Sur ses larges bras étendus, - La forêt où s'éveille Flore - A des chapelets de pendus - Que le matin caresse et dore.
C'est la sagesse, aimer le vin, - La beauté, le printemps, le printemps divin, - Cela suffit. Le reste est vain.
Parfois notre grand-mère, - La veuve aux chers soucis, - Qui fut si belle et qui mourut si jeune, - Se montrait sur le seuil, - Le front pâli comme par un long jeûne, - Triste et douce, en grand deuil.
Et leurs lèvres s'ouvrir comme des fleurs sanglantes.
Ceux qui ne font rien ne se trompent jamais.
Je comprends l'Amérique, et aussi le peuple américain, dont Victor Hugo a dit, en son langage de dieu indigné : Peuple à peine ébauché, nation de hasard, Sans tige, sans passé, sans histoire et sans art !
Vous en qui je salue une nouvelle aurore, ... - Jeunes hommes des temps qui ne sont pas encore...
Mieux vaut cent fois jeter nos vers au feu Et fuir bien loin de ce métier de galère.
Il est mort sans avoir à son lit solitaire - Une timide épouse échevelée en pleurs.
A l'heure où les étoiles - Frissonnant sous leurs voiles - Brodent le ciel changeant - De fleurs d'argent.
Sans la justesse de l'expression, pas de poésie.
Au fond du vin se cache une âme.
O ma mère et ma nourrice ! Toi dont l'âme protectrice Me fit des jours composés Avec un bonheur si rare, Et qui ne me fus avare Ni de lait ni de baisers !
C'est la maigreur des uns qui fait un ventre aux autres.
Ce bon élixir, le café - Met dans nos coeurs sa flamme noire.
La République est jeune et fière - Et ne punit que les bourreaux ; - Elle marche dans la lumière. - La République est un héros.
Et l'essaim des jeux et des ris, Doux vol qui folâtre et se joue, Niche sous la poudre de riz Dans les roses de votre joue.
Cette fois, par exemple, on éclata. Le rire, Sonore et convulsif, orageux et profond, Joyeux jusqu'à l'extase et gai jusqu'au délire, Comme un flot de cristal montait jusqu'au plafond.
Voici les beaux palais où sont les hétaïres, Sveltes lys de Corinthe ou roses de Milet, Qui, dans des bains de marbre, au chant divin des lyres, Lavent leurs corps sans tache avec un flot de lait.
Larges roses de feu, comme on en voit en rêve, - Et dont le fier carmin, d'un sourire enchanté, - Ressemble à du sang frais sur le tranchant d'un glaive.
Nous sommes les tendres lapins Assis sur leurs petits derrières.
Où l'homme voit finir son pouvoir, Dieu commence.
Et toi, mon maître, ô fier Ronsard, - Enthousiaste du doux art, - Amant d'Hélène, - Qui jadis nous émerveillais - Sur les roses et les oeillets - De son haleine !
Heureux celui qui, sans paresse, - L'oeil clair et les cheveux flottants, - Dit ces mots si doux : "Ma maîtresse", - Avec des lèvres de vingt ans !
Le front pâli par un long jeûne, - Triste et douce, en grand deuil.
Tels nous sentions, irrésolus, - De vivants désirs, qui n'ont plus - Rien de physique, - Couler en nous comme des flots - Avec le rythme et les sanglots - De la musique.
Toute Eve a l'air d'un soleil - Qui brûle, et sur chaque jambe - Un bas céleste et vermeil - Flambe.
Toi, vieux Gaulois et fils du bon Villon, - Vide ton verre et baise ta maîtresse.
On mourra de dégoût si l'on ne prend pas, de-ci de-là, un grand bain d'azur.
Nous n'irons plus aux bois, les lauriers sont coupés.