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Un froid et ténébreux silence Dort à l'ombre de ces ormeaux, Et les vents battent les rameaux D'une amoureuse violence.
Théophile de Viau
Dans ce climat barbare où le destin me range, - Me rendant mon pays comme un pays étrange...
La règle me déplaît ; j'écris confusément : - Jamais un bon esprit ne fait rien qu'aisément.
Imite qui voudra les merveilles d'autrui : - Malherbe a fort bien fait, mais il a fait pour lui.
Il hait la gentillesse à la Cour familière. N'aime point les ballets, ni l'humeur cavalière.
Ah ! voici le poignard qui du sang de son maître - S'est souillé lâchement : il en rougit, le traître !
Le sot glisse sur les plaisirs, - Mais le sage y demeure ferme - En attendant que ses désirs - Ou ses jours finissent leur terme.
Je n'ai repos ni nuit ni jour, Je brûle, et je me meurs d'amour, Tout me nuit, personne ne m'aide, Le mal m'ôte le jugement, Et plus je cherche de remède, Moins je trouve d'allégement.
Mais je me sens jaloux de tout ce qui te touche, - De l'air qui si souvent entre et sort par ta bouche.
Un plaisir est plus grand qui vient sans qu'on y pense.
Incertain et dépravé, je ne me retiens pas assez du plaisir comme chrétien, je m'y laisse aller comme homme, mais je ne m'y laisse pas tromper comme bête.
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