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Le temps sur nos cheveux jette du sucre en poudre.
Tristan Derème
Patachou ouvre de grands yeux. Les enfants, qui pourtant ne semblent songer qu'à des jeux, ne pensent pas, à l'ordinaire, que les grandes personnes puissent jouer.
Le poète, le vrai, ce n'est jamais qu'un coeur qui éclate de colère ou d'amour.
Il suffit d'être éloigné des choses ou de ne les plus voir, pour rêver librement et heureusement sur elles et pour leur prêter tous les mystères.
Depuis que Patachou, dans mon vieil atlas, a vu la figure étrange de la terre : un globe de feu sous une écorce, il ne pense plus qu'à percer notre malheureuse planète.
Il m'a demandé une étoile. Je lui ai dit que, peut-être, avec un filet à papillons, qui aurait un très long manche. Enfin, je lui ai promis que j'attraperais une étoile et que je la poserais sur le coin de son oreiller.
Si j'en crois tes discours, ton industrie a su faire choir les centaines d'éléphants qui barrissaient en aiguisant leurs défenses terribles contre les baobabs de tes rêveries.
Serions-nous les humbles plagiaires des oiseaux ? On le croirait parfois, quand on voit les hommes se munir d'ailes. Mais, tandis que l'essence explose dans les terribles moteurs, un oiseau rit de nous et traverse les ondes.
Petit Socrate bois ta ciguë.
Tu ne sais donc pas que les enfants ni les grandes personnes ne sont faits pour respirer sous l'onde.
Alors ? Tu ne comprends pas ? Puisqu'elle serait nourrie comme un ver à soie, elle ferait, toute la journée, des fils de soie. Sa toile, que tu méprises, serait un joli cornet de soie, pendu au mur.
Les petits garçons connaissent les secrets de l'Univers beaucoup mieux que ne peuvent faire les grandes personnes.