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La vie en société, avec sa cohue de malentendus, de mensonges et de mesquineries, est une véritable farce. Mais, comme on adore rire, on n'arrive plus à s'en passer.
Umar Timol
L'amour n'est pas aveugle. Il est borgne.
Avant : Ta voix est celle d'une gazelle, mélodieuse et douce. Après : Ta voix est celle d'une mégère, éraillée et grinçante. Le mariage rend l'oreille plus fine.
La rencontre inopinée avec un vieil amour est amusante. C'est comme dénicher, au fond de sa poche, une ancienne pièce de monnaie qui ne vaut désormais plus rien.
On ne peut guérir de la tentation. Seulement s'en éloigner.
Le silence est le bruissement de la solitude.
Un illettré qui déchiffre des hiéroglyphes. Tel est l'homme qui tente de comprendre la femme qu'il aime.
Le destin du révolté est de renier ses origines pour ensuite mieux les fanatiser.
Il faut se tenir à bonne distance des hommes pour les comprendre. Et s'en éloigner pour les aimer.
Un trop-plein de lucidité est le foyer d'infection du suicide ou de la foi.
Dispute conjugale : la guerre moins les bombes.
Bébés qui pleurent : mélodie en dents de scie.
On dit que les hommes sont cyniques et les femmes romantiques. C'est le contraire qui est vrai.
L'arrogance est un moindre malheur que le complexe d'infériorité.
Eclipse : Amourette du soleil et de la lune.
La dépression, cette plénitude lumineuse de la lucidité, est l'état naturel de l'homme. Ce sont les psychiatres qui sont les vrais dérangés.
Contre la bêtise congénitale le don de cerveau est recommandé.
La dépression est le voeu de chasteté de nos sens.
Nous avouons tous des préférences musicales mais nous chérissons surtout les concerts de nos louanges.
Reconnaître sa médiocrité est un exercice de salubrité intellectuelle.
L'amour est un hasard qui s'aventure sur le chemin du destin.
Belle femme qui boude est un arc-en-ciel gris.
L'amitié avec le sexe opposé, fable délicieuse à ranger dans la même catégorie que celle des sirènes, se termine toujours en queue de poisson.
L'homme monogame est un polygame raté.
De l'amour, la conscience de la mort ternit les couleurs les plus vives. Et ravive les couleurs les plus ternes.
La jeunesse c'est faire le tour du monde de toutes les convictions, de tous les idéaux, de toutes les utopies pour se retrouver au même point que les vieux.
Marée : Lune qui aguiche la mer.
Le vieil homme et l'amour : mâchoire qui attend un râtelier.
Bonheur excessif et mélancolie excessive parachèvent un même péché, l'oubli du tombeau.
La beauté inouïe d'une femme recèle la permission de la foi.
Il est facile de tomber amoureux. Il est plus dur ensuite d'aimer.
L'amour est le stratagème des corps pour se multiplier.
Tout poème est un suicide raté.
Le sexe est le bêtisier de l'amour.
A vingt ans une femme donne son corps en spectacle, à soixante ans c'est son corps qui se donne en spectacle.
La mort est l'épouse des incrédules et la maîtresse des hommes de foi.
Le coup de foudre a un autre nom après le mariage : coup de nerfs.
Les cils battent les tambours du désir.
Quelle est donc cette puissante alchimie qui transforme, aux yeux des femmes, le plus parfait laideron en un être majestueux ? Le pouvoir.
Petits bourgeois : Personnes qui imitent désespérément les riches et qui fuient désespérément les pauvres.
La distance qui sépare ce qu'on croit savoir de l'autre et ce qu'il est vraiment a pour nom la foi.
Le sourire d'une belle femme : avalanche d'étoiles sur une demi-lune.
L'homme qui navigue sur les eaux tumultueuses de l'amour a le mal de femme.
Il faut éviter de remuer les eaux usées d'un amour impossible. On risque d'abrutir les somnolences de l'acide du désir.
Les lèvres de tout beau visage traînent à ses pieds un cortège de soupirants.
En feuilletant le livre de la vie de l'être qu'on aime, on n'ose trop parvenir au mot de la fin.
L'homme a besoin d'une passion tout comme la mort a besoin de la vie.
Un euphémisme c'est dire du bout des lèvres ce qu'on a au fond des tripes.
Qu'est-ce qu'on donnerait pour savoir ce que nos amis pensent de nous. Qu'est-ce qu'on donnerait, après, pour ne plus savoir ce qu'ils pensent de nous.
La vieillesse est le purgatoire entre la vie et la mort.