Images
Le rire distrait le vilain de la peur. Mais la loi s'impose à travers la peur, dont le vrai nom est crainte de Dieu.
Umberto Eco
Les simples ont quelque chose de plus que les docteurs, qui souvent se perdent à la recherche des lois les plus générales. Ils ont l'intuition de l'individuel.
La bêtise, c'est une question de cocktail : le bon Dieu n'avait pas beaucoup de temps pour faire son monde, la distribution fut incertaine et inégale. Le prix à payer pour avoir Einstein d'un côté, c'est d'avoir un imbécile de l'autre côté !
Une poule est l'artifice qu'utilise un oeuf pour produire un autre oeuf.
Au moment où il rit, peu importe au vilain de mourir.
Le plaisir de l'érudition est réservé aux perdants. Plus quelqu'un sait de choses, plus elles lui sont allées de travers.
Du livre pourrait naître l'aspiration à détruire la mort à travers l'affranchissement de la peur.
Il est des moments magiques, de grande fatigue physique et d'intense excitation motrice, où surgissent des visions de personnes connues par le passé ... surgissent pareillement des visions de livres non encore écrits.
Le vrai collectionneur est davantage intéressé par la quête que par la possession.
Je suis proustien : je trouve le sens de la vie dans les souvenirs de l'enfance !
... la logique pouvait grandement servir à condition d'y entrer et puis d'en sortir.
Les thèmes de la tragédie sont universels, alors que ceux de la comédie sont plus ancrés dans les cultures.
Le rire libère le vilain de la peur du diable, parce que le diable apparaît comme pauvre et fol, donc contrôlable.
Je crois que l'on devient ce que notre père nous a enseigné dans les temps morts, quand il ne se souciait pas de nous éduquer. On se forme sur des déchets de sagesse.
Je me sens peu sûr de ma vérité, même si j'y crois.
Depuis que Gobineau a écrit sur l'inégalité des races, on a l'impression que si quelqu'un me dit d'un autre peuple, c'est parce qu'il juge le sien supérieur.
Au lieu de faire dévier les prolétaires, mieux vaut prolétariser les déviants, et c'est plus facile,
C'est votre père qui est votre obligé, et non point le contraire : vous payez de bien des années de larmes un sien moment de plaisant chatouillement.
Il s'agissait en effet de savoir si les métaphores, et les jeux de mots, et les énigmes, qui ont pourtant bien l'air d'avoir été imaginés par les poètes par divertissement, ne portent pas à spéculer sur les choses de manière nouvelle et surprenante...
Nous savons que nous allons vers la mort et, face à cette occurrence inéluctable, nous n'avons qu'un instrument : le rire.
La présence diminue la renommée tandis que l'éloignement l'accroît : les qualités perdent de leur brillance si elles se touchent trop, tandis que l'imagination va plus loin que la vue.
Moi, je dis qu'il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu'il existe un complot universel.
La télévision abrutit les gens cultivés et cultive les gens qui mènent une vie abrutissante.
Tu n'élimines pas le rire en éliminant le livre.
Les plus beaux poèmes d'amour sont la plupart du temps rédigés après que l'amour est fini.
Il y a quatre types idéals : le crétin, l'imbécile, le stupide et le fou. Le normal, c'est le mélange équilibré des quatre.
D'un système d'interdits on peut comprendre ce que les gens font d'habitude, dit Belbo, et on peut en tirer des ébauches de vie quotidienne.
Devant un livre, nous ne devons pas nous demander ce qu'il dit mais ce qu'il veut dire.
Quelqu'un qui fait sa thèse sur la syphilis finit même par aimer le spirochète pâle.
Le beau se situe à l'intérieur de certaines limites tandis que le laid est infini, donc plus complexe, plus varié, plus amusant.
L'écrivain essaie d'échapper aux interprétations, non pas nécessairement parce qu'il n'y en a pas, mais parce qu'il y en a peut-être plusieurs et qu'il ne veut pas arrêter les lecteurs sur une seule.
Je ne connais le présent que par mon écran de télévision tandis que j'ai une connaissance directe du Moyen Age.
Le prix à payer pour avoir Einstein d'un côté, c'est d'avoir un imbécile de l'autre côté !
La fonction essentielle d'une bibliothèque est de favoriser la découverte de livres dont le lecteur ne soupçonnait pas l'existence et qui s'avèrent d'une importance capitale pour lui.
Du livre découlerait la pensée que l'homme peut vouloir sur la terre l'abondance même du pays de Cocagne.
Ce lieu du savoir interdit est défendu par de nombreuses et fort savantes inventions. La science utilisée pour occulter au lieu d'éclairer. Je n'aime pas cela du tout. Un esprit pervers préside à la sainte défense de la bibliothèque.
Bah la guerre est une vraie sale chiennerie. Cependant souviens-toi mon fils : être bon oui, mais si quelqu'un marche sur toi pour t'occire, c'est lui qui a tort.
Le savoir n'est pas comme la monnaie, qui reste physiquement intacte même à travers les plus infâmes échanges : il est plutôt comme un habit superbe qui se râpe à l'usage et par l'ostentation.
Tous les grands écrivains sont des grands lecteurs de dictionnaires : ils nagent à travers les mots. On apprend en lisant, comme les peintres ont d'abord toujours copié leurs aînés.
Dans les périodes où tu sens l'envie de tomber amoureux, tu dois faire attention où tu mets les pieds : comme avoir bu un philtre, de ceux qui te font tomber amoureux du premier être que tu rencontres. Ce pourrait être un ornythorinque.
J'appartiens à une génération perdue, et je me retrouve seulement quand j'assiste en compagnie à la solitude de mes semblables.
Dans chaque crime commis pour la possession d'un objet, la nature de l'objet devrait nous fournir une idée, aussi pâle fût-elle, de la nature de l'assassin.
Qu'est-ce que la vie sinon l'ombre d'un rêve éphémère ?
Il faut estimer la dangerosité d'un écrit pour vouloir le faire disparaitre.
Chaque écrivain raconte toujours une même obsession, une même image archétypale à jamais fixée dans son cerveau, son coeur ou ses entrailles...
Si j'aime une femme, que je l'indique immédiatement, ce seront des vers de mirliton. Les plus beaux poèmes d'amour sont la plupart du temps rédigés après que l'amour est fini. Il faut filtrer, longuement.
Vous savez qu'on peut être hanté par le remords toute sa vie, non pas pour avoir choisi l'erreur, dont au moins on peut se repentir, mais pour s'être trouvé dans l'impossibilité de se prouver à soi-même qu'on n'aurait pas choisi l'erreur.
Autrefois, j'étais indécis, mais, à présent, je n'en suis plus très sûr.
Il y a deux sortes de livres, celui que l'auteur écrit et celui dont le lecteur prend possession.
Ou se rebeller ou trahir, on ne nous laisse guère de choix, à nous les simples.