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C'est une course contre le temps. L'ennemi, c'est le temps, c'est l'espace, l'autre nom du temps.
Valentine Goby
Dans je t'aime il y a "je", sans "je" rien n'est possible.
Le camp est une régression vers le rien, le néant, tout est à réapprendre, tout est à oublier.
Il faut des historiens, pour rendre compte des événements des témoins imparfaits, qui déclinent l'expérience singulière des romanciers, pour inventer ce qui a disparu à jamais : l'instant présent.
Contre toute attente, ce qui arrive est une échappatoire, le ventre un lieu que personne, ni autorité, ni institution, ni parti ne peut conquérir, coloniser, s'accaparer tant que Mila garde son secret.
Partir. Maintenant. Comme ça. Etre libre. Libre de quoi. Quand tu ouvres à la mésange la porte de sa cage, est-ce qu'elle déploie ses ailes tout de suite ? Où va-t-elle une fois dehors ? L'espace reste un vertige.
L'errance est un long coma, une absence à soi.
Le camp est un lieu qui n'a pas de nom. Elle se rappelle Charlotte Delbo, la poète. Les mots de Charlotte évoquant Auschwitz, un lieu d'avant la géographie, dont elle n'a su le nom qu'après y avoir passé deux mois.