Images
Le beau est l'épanouissement du vrai (la splendeur, a dit Platon). Fouillez les étymologies, arrivez à la racine des vocables, image et idée sont le même mot. Il y a entre ce que vous nommez forme et ce que vous nommez fond identité absolue, l'une étant l'extérieur de l'autre, la forme étant le fond, rendu visible.
Victor Hugo
A la chose la plus hideuse mêlez une idée religieuse, elle deviendra sainte et pure. Attachez Dieu au gibet, vous avez la croix.
Le Rhin est un fleuve sans embouchure. La Tamise est une embouchure sans fleuve.
Regardez cette colonnette. Autour de quel chapiteau avez-vous vu feuilles plus tendres et mieux caressées du ciseau ?
Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme.
Et l'homme, boulversé, saluant, saisissant le billet, l'examina. - Cinq cents francs ! reprit-il, ébahi. Et il bégaya à mi-voix : Un fafiot sérieux !
Tout est sujet ; tout relève de l'art ; tout a droit de cité en poésie (...) le poète est libre.
Notre conscience est l'architecte de notre songe.
Si la franchise était bannie de la terre, c'est dans le tête-à-tête de deux fripons qu'elle devrait se retrouver.
Il ne peut y avoir rien que de factice, d'artificiel et de plâtré dans un ordre de choses où les inégalités sociales contrarient les inégalités naturelles.
Il avait, tout léger qu'il était et sans que cela coutât rien à sa gaieté, une certaine façon d'être, imposante, digne, honnête et bourgeoisement altière ; et son grand âge s'y ajoutait.
La volonté trouve, la liberté choisit. Trouver et choisir, c'est penser.
Je lisais. Que lisais-je ? oh ! le vieux livre austère, - Le poème éternel ! - La bible ? - Non, la terre.
La maison comme l'homme peut devenir cadavre. Il suffit qu'une superstition la tue.
Il y a des hommes qui sont nés pour servir leur pays et d'autres qui sont nés pour servir à table.
L'esprit humain est toujours en marche, ou, si l'on veut, en mouvement, et les langues avec lui. Les choses sont ainsi. Quand le corps change, comment l'habit ne changerait-il pas ?
Le gouvernement a trouvé un moyen d'empêcher les révolutions. Il s'est dit : les révolutions naissent des barricades et les barricades naissent des pavés. Il macadamise les boulevards et le faubourg Saint-Antoine.
Les étages de ces prisons, en s'enfonçant dans le sol, allaient se rétrécissant et s'assombrissant. C'était autant de zones où s'échelonnaient les nuances de l'horreur.
Une traduction est une annexion.
Comme, étant en possession du faux but de la vie, le bonheur, on oublie le vrai but, le devoir !
Je ne suis rien, mais l'adhésion des générations nouvelles fait peut-être de moi quelque chose. A terre, je ne suis qu'une barre de fer ; prenez-moi dans vos mains, et je serai un levier.
Une révolution est un retour du factice au réel.
Les multitudes ont une tendance à accepter le maître. Leur masse dépose de l'apathie. Une foule se totalise aisément en obéissance.
Le bienfait a une adhérence visqueuse et répugnante qui vous ôte vos libres mouvements.
Il y avait le Fun Club. [...] Donner une fausse mauvaise nouvelle qui fait prendre aux personnes le deuil à tort, c'est du fun. C'est le fun qui a fait un trou carré dans un Holbein à Hampton-Court. Le fun serait fier si c'était lui qui avait cassé les bras à la Vénus de Milo.
La solitude fait des gens à talents ou des idiots.
L'art, c'est la création propre à l'homme. L'art est le produit nécessaire et fatal limitée, comme la nature est le produit nécessaire et fatal d'une intelligence finie. L'art est à l'homme ce que la nature est à Dieu.
La liberté d'aimer n'est pas moins sacrée que la liberté de penser. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'adultère est identique à ce qu'on appelait autrefois l'hérésie.
Que de révélations abstruses, simultanées, balbutiantes, s'obscurcissant par leur foule même, sortes de bégaiements du verbe !
Tranquille, souriant à la mitraille anglaise, - La garde impériale entra dans la fournaise.
Sans cesse le progrès, roue au double engrenage, Fait marcher quelque chose en écrasant quelqu'un.
Les plus petits esprits ont les plus gros préjugés.
Selon que vous serez fou ou sage, vous composerez les rêves de votre vieillesse des regrets de votre jeunesse ou des espérances de l'éternité !
Votre Italie n'est pas plus exempte du mal que notre France. Votre admirable Italie a sur la face toutes les misères. Est-ce que le banditisme, cette forme furieuse du paupérisme, n'habite pas vos montagnes ?
Pouvoir, vouloir, savoir, trois mots qui mènent le monde.
Le formidable char fulgurant de l'Apocalypse.
La modestie argente l'or.
Marius avait trop peu vécu encore pour savoir que rien n'est plus imminent que l'impossible, et que ce qu'il faut toujours prévoir, c'est l'imprévu.
L'inviolabilité de la vie humaine est le droit des droits.
La créature a deux états possibles : être et vivre. Être est l'état passif, vivre est l'état actif.
Pas d'injures à ces malheureuses que vous coudoyez le soir dans la rue. Souvenez-vous que la plupart ont été livrées à la prostitution par la faim et se sont laissées tomber dans le ruisseau pour ne pas se jeter à la rivière.
Dieu a inventé le chat pour que l'homme ait un tigre à caresser chez lui.
C'est qu'il faut un chaos à qui veut faire un monde.
Une jolie femme est un casus belli ; une jolie femme est un flagrant délit. Toutes les invasions de l'histoire sont déterminées par des cotillons. La femme est le droit de l'homme.
Aime celui qui t'aime, et sois heureuse en lui.
Il y a du consentement dans le sourire, tandis que le rire est souvent un refus.
La curiosité est une gourmandise. Voir, c'est dévorer.
Ne demandez pas de droits pour le peuple tant que le peuple demandera des têtes.
A l'heure, si sombre encore, de la civilisation où nous sommes, le misérable s'appelle l'homme ; il agonise sous tous les climats, et il gémit dans toutes les langues.
Je ne puis regarder une feuille d'arbre sans être écrasé par l'univers.