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On ne force pas le secret. Ou le secret vient comme de lui-même à soi, ou bien le secret vous est interdit.
Victor-Lévy Beaulieu
La permission du mal est de la part de Dieu, une preuve de son amour pour nous, et, en certains cas, le péché est la conséquence nécessaire de l'erreur.
On ne recommence jamais. Recommencer, ce n'est que croire au quotidien des choses, aussi bien dire à l'établissement définitif de soi-même dans sa propre médiocrité.
Ce qui est sans partage dans sa vie ne laisse pas de quoi se ressouvenir.
La méditation. Elle force à réfléchir quiconque a la foi et même celui qui ne l'a pas.
Ce qu'il y a parfois de beau avec l'automne, c'est lorsque le matin se lève après une semaine de pluie, de vent et brouillard et que tout l'espace, brutalement, semble se gorger de soleil.
Ce n'est pas ce qu'on fait sortir de soi dans la poésie des autres qui est important, mais le fait d'avoir enfin une oreille pour l'entendre.
L'apocalypse est au commencement de soi puisque la fin précède toute naissance.
On ne réalise jamais ses rêves les plus profonds. Au mieux on, on ne fait que les effleurer, sans doute pour que cela devienne plus amer au fond de soi.
Le grand amour, quand il n'y a plus de distance, quand on n'a même plus besoin de poser une question parce que la réponse est déjà en soi et en l'autre.
La vie ? Elle passe rapide comme l'éclair, ne donnant pas ce qu'elle promet.
Quand on vit enfin, on ne réfléchit pas sur ce qu'on vit : on en profite tout simplement. Le questionnement vient après, une fois que le corps s'est délesté de sa fureur de vivre.
La vie est un éclair mais la mort est sans fin.
Il faudrait être sot pour croire que l'on meurt à cause d'une déficience qui nous est personnelle, ce sont les autres qui nous tuent par leur entêtement à vivre...
Etre nus, c'est ne plus rien se cacher, c'est ne même plus avoir besoin de mots car le corps parle de lui-même, dans cet ailleurs de l'enfance qui n'est plus que la simplicité quand elle sait s'habiter.
Ce n'est pas tout de lire, il faut remonter loin dans la vie du créateur et dans celle du pays pour reconnaître le comment de la beauté.
La mort, c'est long parfois, ça veut vivre avant de finir.
Quand tout est facile, il n'y a rien de vraiment important.
L'histoire d'un homme devrait se résumer à ceci : la vie lui était intenable parce que le détenant trop bien.
Lorsqu'on ne choisit pas, on ne peut aimer ni les choses ni les êtres. Au mieux peut-on les voir avec indifférence.
Rien de plus pathétique que le dérisoire.
Ecrire est une tentation de diversion et un acte insensé d'oubli de soi.
Poussée à bout la solitude n'est que la face voilée de la multitude.
L'ignorance nous force à des actions dont on ne comprend ni les causes ni les effets.
L'enfance ne se vit pas dans l'action mais dans quelque chose de plus subtil, qu'on appelle l'innocence à défaut de pouvoir la mieux nommer.
Un homme seul ne peut rien, il lui faut l'appui de ses semblables pour arriver là où il doit aller.
Que pouvons-nous pour les autres quand les autres ne sont pas capables d'y faire quoi que ce soit ?
Le secret du voyage est dans l'attente et nulle part ailleurs.
C'est toujours très curieux ce qui se passe quand on se meurt d'amour et qu'on n'a personne pour se jeter dedans, follement.
La justice n'a rien à voir avec la loi parce que la loi est au-dessus de tout et qu'il y a juste les incapables qui essaient de la changer en justice pour ne pas avoir à y faire face.
La souffrance ne se partage pas, encore moins l'oubli que, par ténacité, on trouve parfois dedans.
On n'est responsable que par devers soi. On ne peut pour les autres que ce que l'on peut pour soi. Mais pourquoi faudrait-il tout le temps tout précipiter ?
On ne fuit jamais assez loin et on ne se fuit jamais assez longtemps ! Car toujours vous rejoint l'inadmissible.
Il n'y a pas que le corps qui importe, et nos sexes, que sont-ils sinon les portes sacrées de ce que nous pourrions être ?
Rien ne se perd jamais sinon soi-même, et c'est sans intérêt pour personne.
Il est difficile de dire avec vérité à partir de quel mot commence une révolution.
Vivre, quelle souffrance, et quelle souffrance sans partage !
Combien de soirées avons-nous passées ensemble, toi assise dans la berçante à tricoter devant la télévision, et moi à ton côté, en train de lire ?
Rien n'intrigue davantage d'un certain langage, et l'accent qu'on met dedans.
En spiritualité, il est dangereux de marcher seul... Car l'essence de la vie intérieure, c'est l'obéissance.
Même quand on ne fait qu'y vivre, il n'arrive jamais rien d'autre avec la nuit que ce qui meurt en soi.
Ne parle pas. C'est par la parole qu'on devient indigne de tout.
L'art n'est que de l'arbitraire mis en conserve.
Mieux vaut profiter des expériences faites par d'autres que de les faire soi-même. Mieux vaut croire que voir.
Il n'y a pas de véritable méditation qui ne laisse pas épuisé.
Nous nous échappons sans cesse à nous-mêmes et nous n'obtenons de notre identité que sa face extérieure.