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La méprise numéro un des assoifés de pouvoir : croire que le pouvoir mène à la puissance, alors qu'il les en éloigne un peu plus à chaque fois qu'il enfle et s'impose en tant qu'autorité.
Vincent Cespedes
L'ami, c'est celui qui sait me dire non, et non celui qui me dit toujours oui.
Le jeu, l'amour, l'art, l'imagination ou la connaissance offrent de magnifiques objets de désir, parce qu'ils induisent un plaisir dans le fait même de les viser, et non dans le seul but de les atteindre.
Arrêtons de chercher le bonheur là où nous l'avons perdu.
Nous sommes poussés à être libre-sexuels (parce que libres) et sexuellement fliqués (parce que encouplés).
La totémisation de l'autorité rend l'autorité implicite, et rend l'obéissance aveugle. Pour la prévenir, une démocratie doit insuffler très tôt une agitation philosophique, détotémisante, dans les esprits de ses futurs citoyens.
Partager nos espaces, mélanger nos fatigues, transmettre nos vibrations, confondre nos mémoires.
J'aime, donc je suis.
Tout ce qui était créatif en toi s'est abîmé à l'école, et tes éducateurs n'ont pas su trouver le temps de le sauver.
Un couple épanoui ne s'étiole qu'ailleurs. Ceux qui ne s'étiolent qu'ensemble ne forment pas un couple, mais une imposture.
On passe ainsi du fabuleux destin d'une générosité collective à l'altruisme sympatoche d'une Amélie Poulain.
Douter du dehors : réfléchir ; douter du dedans : philosopher.
Les jeunes se révèlent, en matière d'innovation, nos meilleurs instructeurs.
L'exhilaration : une mise en rêve et en ivresse de la vie même.
Et si ce n'était pas le capitalisme impérialiste qui engendrait la dissociation - comme beaucoup le pensent, avec ou sans Marx -, mais au contraire la dissociation qui imposait le capitalisme ?
Pourvu qu'on les nourrisse à profusion et qu'on les soutienne avec bonté, les jeunes peuvent développer tous les talents.
Notre je(u) doit demeurer invisible, fluide, souple, pouvant s'adapter sans y réfléchir aux circonstances, aux désirs d'autrui, à l'aléatoire des rencontres et des enjeux.
Il s'agit pour les aînés de réapprendre à aimer un jeune pour lui-même, indépendamment des retombées narcissiques de son amour pour eux.
La puissance épouse la vie. Elle n'a pas besoin de tyranniser pour agir, et elle ne cherche pas désespérément à obtenir satisfaction. Elle est puissance de désir.
Les beautés s'estompent, les forces s'épuisent, les amours se fanent, les amis meurent.
Je prends, je donne, je m'élargis.
Le bonheur le plus entier est celui que l'on ne poursuit pas, car il palpite en nous-mêmes, compose notre puissance.
Encouplés dès que la relation devient sérieuse (et il faut qu'elle le devienne, toute l'arnaque de l'encouplement réside dans cet adjectif-là !).
Faire de l'amitié passionnante le support de l'amour. Faire du coït la crème superflue d'un lent enchantement. Faire extrêmement plaisir. Faire attention. Faire illusions. Faire sensation.
Trois couches de conditionnement : la pudeur, la morale et la loi. Or la puissance réside dans la remise en jeu et en cause de ces conditionnements.
La jeunesse, débordante de jouvence, exige d'être charmée par des aînés flamboyants, leaders d'avenir.
On clashe lorsqu'on s'autorise ce qu'on n'osait pas sans savoir pourquoi.
On fait comme les autres, on dit comme les autres, on espère comme les autres, on se distingue même comme les autres.
Le vrai but de la séduction, c'est de s'exercer comme puissance, comme jeu, et non pas comme pouvoir. Une femme qui danse pour séduire est moins séduisante qu'une femme qui danse pour danser.
On pourrait résumer l'ambition à cette définition-force : une urgence médiatisée. Elle est le processus de transformation d'une urgence, intime et privée, en feu sacré politique et contagieux.
Voici que l'encouplement et son lot de culpabilisations effectuent un come-back écrasant, au moment même où il est devenu parfaitement inutile, donc parfaitement impossible.
Vivre jeune, c'est pouvoir mourir et renaître.
L'iPhone est un iPhallus, un pouvoir d'entrer en contact avec les autres et avec soi-même par télépathie et désincarnation.
L'amour n'est pas un dogme mais un chant sacré, un cri fertile, un mixte de responsabilité infinie et d'adolescence prolongée.
L'ambition est cette performance mystérieuse où vaincre n'est jamais suffisant.
Où est passée notre exclamation de vivre, notre vérité contagieuse ? Où, le bonheur qui pulse et défeutre le corps ?
Vivre est philosophique.
Le bonheur est un rendez-vous. Rendez-vous à votre Je(u), grand bal des mutations florissantes.
Le bonheur ne saurait être un état arythmique et clos sur lui-même, une béatitude sans vagues. Il est au contraire une pulsation qui exacerbe et épanouit notre sensibilité, rendant nos émotions plus prégnantes.
La beauté seule inquiète : il lui faut la grâce du charme pour véritablement éblouir.
Il n'est jamais trop tôt pour philosopher.
Renaître en permanence à chaque visage rencontré, chaque frottement. Ne pas préférer le rêve au vécu. Danser un rêve éveillé. Vivre au printemps.
Les nouvelles technologies condamnent les jeunes à devenir plus connectés, plus rapides et plus intelligents.
La répression pornographique nous dessoule et nous rends addicts à la sobriété du vide, au déchargement immédiat et perpétuel d'un désir qui ne trouve plus le temps de gonfler jusqu'aux fièvres.
Le tout, c'est de s'entraîner à redevenir jeune.
Le mépris ne défie pas : il écrase. Le fanatisme n'éveille pas : il brutifie.
La beauté submerge et harcèle ; le charme pénètre et libère. L'une tente et vainc, l'autre envahit et ravit.
La beauté sans charme ne rend pas les autres beaux : elle les enlaidit - par humiliation, ébahissement ou jalousie.
Dès qu'une philosophie gagne l'approbation générale, elle se fane pour engendrer de nouvelles pousses. Sa victoire est sa défaite, son dépassement est sa fin.
Je contrôlais tout, c'est-à-dire rien d'essentiel.