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Une histoire d'amour n'est pas un arc, comme il l'avait entendu décrire, mais une ligne bien plus variable sur un graphique, ondulante ou dentelée. Rien de lisse, quel que fût le plaisir que l'on en tirât au jour le jour.
William Boyd
Il lui fallait voir l'océan : il avait, il le sentait, besoin par-dessus tout de ce large horizon, il avait besoin du bruit des vagues. Il savait que ça le calmerait.
Plus nous savons, moins nous savons.
Combien de races, de religions, d'us et coutumes, se demanda Temple, se télescopaient ce soir dans cette petite chambre et quelle dose infime ajouterait-il au mélange ?
Tout homme avait besoin de simples réconforts dans sa vie intime.
Être un grand acteur, c'est être capable de dire "Passe-moi le sel, s'il te plaît", sans avoir l'air pompeux. Être un grand acteur, c'est être capable de dire "Horreur ! horreur ! horreur !" sans avoir l'air bizarre, étrange, stupide ou pompeux.
- Non, déclara le colonel. Parce que vous aurez cessé d'exister. - En fait, j'aimerais bien une tasse de thé, après tout.
Coucher avec son modèle, c'est, pour un artiste, presque une obligation.
Un bon troc n'a rien d'un vol.
Bientôt le soleil levant cueillit de ses rayons le sommet neigeux du Kilimandjaro qui surgit, majestueux, au-dessus de ses sombres contreforts. Ils traversèrent la plaine sous l'immensité d'un ciel serein, avec seul le petit crachotement du moteur pour briser le silence, en direction de la magnifique montagne dont le soleil approchait doucement.
Étonnant, les secrets que nous révélons quand nous pensons ne pas être observés. Étonnant, les secrets que nous pouvons révéler quand nous savons que nous le sommes.
A mesure que nous avançons dans l'avenir, le paradoxe deviendra plus clair – clair et obscur, obscurément clair. Plus nous savons, moins nous savons. C'est drôle, mais je peux vivre très heureux avec cette idée. Si ceci est notre monde moderne, alors je me sens un homme très moderne.
La guerre affecte les gens de mille manières, je présume.
Je sais pourquoi je suis devenu romancier : ce n'est que dans la fiction que tout est expliqué à propos des autres êtres. Ce n'est que dans nos romans que tout est sûr et certain.
Parfois, l'ostentation est le meilleur des déguisements.
Peut être la vie est-elle ainsi - on essaye d'y voir clair, mais ce que l'on voit n'est jamais plus clair et ne le sera jamais. Plus nous faisons d'efforts, plus le trouble s'aggrave. Tout ce qui nous est laissé, ce sont des approximations, des nuances, des multitudes d'explications plausibles. Faites votre choix.
On devient très sanguinaire par les temps qui courent, et l'on voudrait que tout le peuple allemand soit anéanti, avec seulement quelques individus épargnés, sur le modèle Sodome et Gomorrhe.
Pourquoi parler aux saints quand vous pouvez vous adresser à Dieu lui-même ?
La guerre, la guerre, la guerre, elle en avait assez d'entendre les hommes parler de la guerre. De vrais enfants. Son père, son beau-frère, ses neveux. La guerre, la politique, la guerre, la politique.
On joue tous la comédie, n'est-ce pas ? Presque toujours. Chacun d'entre nous.
Soigner est un devoir, une vocation. Le reste n'est que simple titillation. Une recherche de plaisir.
Il fait bien trop chaud, pour se battre plus longtemps : nous fondrons tous comme neige au soleil !
"Les gens heureux ne sont jamais brillants. L'Art exige la friction." Qui a dit ça ? Sottises. L'art est la recherche d'une forme d'harmonie et de probité. Une vie harmonieuse tissée de probité est artistique. Ergo. C.Q.F.D.
Ma vie semble suivre une voie qui ne me correspond pas - je suis le passager d'un train, mais je n'ai aucune idée du chemin qu'il prend ni de sa destination finale.
L'image d'autrui est une fiction fabriquée par celui qui la regarde.
Quelle vie ! La beauté du paysage, le succès de leur entreprise ne pouvaient en aucun cas compenser l'ennui de leur train-train quotidien.
Il s'avisa qu'il était soldat depuis deux ans et demi et qu'il n'avait jamais tiré un coup de feu contre l'ennemi. Quelle sorte de guerre était-ce qui permettait une telle absurdité ?