Personne ne sait jamais ce qu'on gagne avec une naissance. On n'y gagne que des espérances, des illusions et des rêves. Il faut attendre la mort pour savoir enfin ce qu'on perd.
Jean d'Ormesson
Dans société de consommation, le mot de consommation doit être pris au sens littéral : on mange le monde. Contre la vie dévorante, il faut donc, au risque d'être appelé conservateur, défendre le monde.
Alain Finkielkraut
Prude. Personne lubrique qui se dissimule derrière son quant-à-soi.
Ambrose Bierce
Ce qui rend une personne digne d'amour, ce n'est pas la somme de ce qu'elle a fait. La morale, disait Schopenhauer, ne s'intéresse qu'aux intentions. L'amour aussi. Prendre les autres tels qu'ils se donnent. Les aimer pour ce qu'ils ne sont peut-être pas, mais qu'ils voudraient être. Les aimer sans preuve, parce qu'on a trop besoin d'eux. Les aimer dans l'absolu.
Anne Percin
J'appelle travail tout effort exempt de plaisir, ou plutôt : un effort qui vous diminue à vos propres yeux.
Emil Cioran
L'Amérique n'a pas d'idéologie puisqu'elle en est une.
François Furet
Il y avait longtemps que je n'avais vécu avec moi-même. C'est d'un effet curieux.
Françoise Sagan
Le pas des mendiants fera de nouveau trembler la terre.
Georges Bernanos
J'ai connu des vaisseaux faits avec des arbres morts qui survivaient à des vies d'hommes taillés dans la meilleure étoffe de vie.
Herman Melville
Je crois à l'effort persistant et continu plus qu'aux coups de collier sans lendemain.
Jacques Barrot
Un philosophe se laisse habiller par son tailleur : il y a autant de faiblesse à fuir la mode qu'à l'affecter.
Jean de La Bruyère
Quand on est jeune, il faut travailler avec des vieux et quand on est vieux, il faut travailler avec des jeunes.
Jean-Pierre Mocky
Le corps est le firmament de tout le réel imaginable. Nous sommes la carte de ce firmament ranimée dans le coin où on l'a mise.
Joë Bousquet
Tous les prodiges n'avaient-ils pas leur reflet dans la réalité, et ne retrouvait-on pas dans chaque instant d'une vie naissante la splendeur de l'inaccessible et le bruissement de ce qui sera pour toujours incompréhensible ?
Stefan Zweig
Etre, c'est être la somme de tout ce qu'on a été. L'homme ne comprend et n'accepte l'immortalité qu'à condition de se souvenir. Etre, pour la créature intelligente, c'est comparer perpétuellement ce qu'on a été avec ce qu'on est.
Victor Hugo
La mort. C'est la perte totale, l'anéantissement définitif, irrésistible d'une conscience, le retrait absolu du mouvement.
Wilfrid Lemoine